FICTIONS LGBT

REDWOODS de David Lewis : engagement

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Redwoods, coin isolé et miraculeux d’une Amérique profonde. Everett (Brendan Bradley) souffre d’un quotidien morose avec son compagnon Miles (Tad Coughenour) et l’enfant de ce dernier, qui est attardé. Alors qu’il se retrouve seul dans sa maison pour quelques jours, cet homme sensible aux rêves que l’on devine légèrement brisés (il a délaissé des études en littérature) fait la rencontre de Chase (Matthew Montgomery), un écrivain venu dans le coin pour tenter de trouver l’inspiration et se trouver tout court. Coup de foudre. Petit à petit, Everett réalise que Chase a tout pour le rendre heureux. Mais sa loyauté, son engagement envers Miles et son petit garçon le font hésiter…

redwoods film

A priori extrêmement classique et attendu, Redwoods surprend pourtant à différents niveaux. Tout d’abord il dresse un portrait étonnamment bienveillant d’un petit coin isolé de l’Amérique. L’homosexualité, le ménage d’Everett et Miles, sont bien acceptés auprès des siens et des gens des environs. Le couple gay est intégré, normal. Et finalement on assiste à une envie de fuite, d’évasion, comme cela pourrait être le cas dans n’importe quel drame hétérosexuel plus ou moins bourgeois. Autre surprise : le dénouement inattendu. Bien que Miles soit au départ dépeint comme un homme peu sympathique, qui ne peut plus faire le bonheur d’Everett, quand ce dernier s’apprêtera à le délaisser pour refaire sa vie, quelque chose se passera. Miles parviendra à regagner son cœur, pourra compter sur son sens de l’engagement.

David Lewis réussit à déjouer les attentes face à une romance adultère et révélatrice. Everett choisira de poursuivre sa relation malgré tout solide avec Miles plutôt que de céder aux sirènes d’une hypothétique seconde chance. De son côté, Chase pensera à Everett, s’engagera pour un souvenir jusqu’à la fin de ses jours. Et si finalement le vrai courage, la véritable audace, c’était de rester ? Plutôt bien vu…

Pour autant, malgré de jolies ambitions scénaristiques, Redwoods n’évite pas de nombreux écueils. Bande-originale lourde et sirupeuse, dialogues et ralentis très guimauve : on reste ,dans la forme, du côté du gay themed movie direct to dvd un brin feignant. Les plus fleurs bleues y trouveront en tout cas leur compte, et se laisseront une fois de plus charmer par le craquant Matthew Montgomery, abonné aux productions du genre.

Film produit en 2009 

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3