CINEMA
REVENIR de Jessica Palud : racines
Avec « Revenir », la réalisatrice Jessica Palud tisse un drame familial intimiste avec en toile de fond le monde agricole. En tête d’affiche, un beau duo formé par Niels Schneider et Adèle Exachropoulos.
Thomas (Niels Schneider) est de retour dans sa terre natale après une longue absence. Il revient car sa mère (Hélène Vincent) est gravement malade. C’est peu dire que le retour est difficile, Thomas étant en froid avec son père taiseux (Patrick d’Assumçao) depuis un moment. Sans parler de la mort encore récente du frère de Thomas dans des circonstances troubles. La femme du défunt, Mona (Adèle Exachropoulos), vit dans la maison familiale avec son petit garçon de 6 ans. Instantanément, Thomas s’attache à eux. Le temps de quelques jours décisifs, il va être amené à se confronter à son passé et à interroger son avenir.
Le film dure à peine 1h17 et c’est assez pour laisser la réalisatrice Jessica Palud asseoir une mise en scène à la fois lente et délicate qui nous place au plus près des questionnements existentiels et intérieurs de ses personnages. Revenir est un long-métrage intimiste, un peu lo-fi, qui prend son temps et qui par petites touches aborde des thèmes forts comme le rapport à sa terre natale, la complexité des liens familiaux, la difficulté du deuil, l’épreuve d’avoir un parent très malade qu’on ne veut pas voir s’en aller. L’oeuvre aborde aussi la difficulté d’être une mère célibataire et la dureté du quotidien dans le monde agricole où on a vite fait de céder à la dépression la plus totale.
La mise en scène est à la fois simple et solaire, assez sensuelle dans sa façon de filmer le beau Niels Schneider, touchant dans un rôle de fils mal aimé qui se reconnecte difficilement à ses racines. Adèle Exachropoulos est très bien aussi dans son rôle de maman qui se démène pour survivre et éduquer son enfant toute seule. Entre sens du devoir et émotions, ce petit film tendre et pudique vise souvent juste.
Film sorti au cinéma le 29 janvier 2019