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ROBESPIERRE de Pierre Menahem : l’érotisme discret de Benjamin Siksou

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Il y a des films comme ça où un comédien vous fait d’emblée de l’effet et vous magnétise à chaque plan. C’est le cas de Benjamin Siksou dans le court-métrage Robespierre de Pierre Menahem

L’histoire est celle de Max (Benjamin Siksou) qui revient vivre à Paris chez son père après plusieurs mois d’absence. Le papa est très à gauche et éveillé, en fait parfois un peu beaucoup, vit un peu dans son monde. Un père fantaisiste et militant qui a inconsciemment engendré une progéniture bien plus fragile qu’elle n’en a l’air. 

Max est un personnage qu’on pense d’abord juste un peu nerveux et un poil fatigué mais au fil du film on va découvrir en biais ses fêlures, son vertige de vivre, sa quête de sens. Il est submergé par son retour dans la capitale après des mois coupé de tout dans la nature. Il cherche à se lier, à se reconnecter et on devine que le rythme rapide et les codes de la vie sociale parisienne peuvent le plonger illico dans un état d’anxiété. Un beau portrait de garçon vulnérable, à vif, en pleine errance. 

Pour cela le film est déjà intéressant. Mais s’il est présenté au Festival LGBT Chéries Chéris alors qu’il n’a que quelques fragments nous laissant subtilement deviner que son personnage est gay, ce n’est pas pour rien. Un film peut être infiniment gay rien que dans son filmage et Robespierre en est la preuve. 

robespierre benjamin siksou

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Discrètement mais avec une sensualité qui nous prend continuellement par surprise, par quelques images rapides, le film de Pierre Menahem érotise absolument tout chez son interprète. Ses traits de visage débordant de charme en plus de sa gueule de cinéma, la façon dont son petit T-shirt gris moule son corps faisant parfois ressortir ses tétons quand il marche avec son sac à dos, ses belles mains, son regard intense exprimant mille choses à la seconde, son sourire ravageur, ses petits cheveux ébouriffés, ses pieds… Quand le talent et le désir de la caméra sont là il ne faut pas grand chose pour se prendre l’érotisme de plein fouet. Résultat : on pourrait suivre Max déambuler à Belleville pendant des heures tant rien que par sa présence et le regard qui est posé sur lui Benjamin Siksou provoque quelque chose à l’écran à chaque seconde. 

Film produit en 2023 et présenté au Festival Chéries Chéris 2024

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3