EP
School of Night, premier EP : câlins dans le brouillard
Projet solo du multi-instrumentiste new-yorkais Darby Cicci (membre du groupe The Antiers et collaborateur occasionnel de formations très recommandables comme Yellow Ostrich ou Porcelain Raft), School of night se révèle à travers un somptueux EP éponyme. Si vous aimez les chansons aux multiples variations, qui racontent des histoires, le coup de foudre est assuré. Le premier titre, Lying, s’ouvre sur une voix légèrement en écho et des touches de clavier, scintillantes et naïves, nous emmenant doucement mais sûrement vers le tourbillon de la mélancolie. C’est fait avec peu de moyens mais d’une folle densité. La deuxième piste met encore la barre plus haute : Doktor, entre piano et cuivres, a des allures de poème. La voix de Darby Cicci, majestueuse, est joueuse et n’hésite pas à monter jusqu’aux cieux. Frisson assuré le temps de 7 minutes qui nous plongent au beau milieu du brouillard, sans qu’on ait envie de revoir de façon nette le monde réel. Stimuler l’imaginaire tout en tenant l’auditeur sur la durée, c’est le pari réussi de ces 5 titres sensibles et inspirés. Le dernier morceau, Vacuum, avec ses notes de piano, simples, caressantes, son abstraction et ses envolées non dénuées de lyrisme, achève une aventure que l’on est tenté de recommencer à l’infini. La « bande-originale spéciale câlins » par excellence.