Tomorrow’s world , premier album : la route des sens

Jean-Benoît Dunckel, moitié de Air, s’associe à Lou Hayter, ex chanteuse de New Young Pony Club, pour un nouveau duo : Tomorrow’s world. Ce premier album ne devrait pas décevoir les fans de Air et les amateurs de musique pop teintées d’électro et de trip-hop.

La route commence avec A heart that beats for me. L’impression d’être dans un rêve, la voix sexy, un peu lointaine de Lou Hayter contribue à ajouter ce qu’il faut de langueur. Think of me se présente lui comme un morceau de musique country qui nous viendrait du futur. Les deux voix s’opposent avec grâce : c’est sentimental et d’une élégance folle. Plus rock, Drive marque un virage sexy en diable. Si on se serait bien passé du morceau Pleurer et chanter qui sonne un peu cheesy, So Long my love, délicieusement tortueux, reprend le contrôle de notre corps et de notre cœur. C’est aussi sans aucun doute l’un des titres les plus aventureux de ce disque très maîtrisé.

Plus loin, Metropolis est forcément cinématographique, obsédant. Catch me nous donnerait bien envie de faire un petit arrêt pour se détendre à deux sur la banquette arrière. On reprendrait ensuite la route en ayant l’impression que tout scintille au son de Life on earth. Fin du voyage avec Inside, qui fait l’effet d’un rêve qu’on espérerait sans fin.

C’est un beau disque, sensuel et onirique, maîtrisé mais parvenant à lâcher prise pour jouer avec l’inconscient, le sensoriel. Le duo fonctionne parfaitement, les titres, tour à tour rêveurs, doux ou électrisants accrochent immédiatement. Les amateurs d’aventures musicales à savourer de nuit au volant ne seront pas déçus. Et pour une fois, libre à chacun de se laisser conduire sans accrocher sa ceinture…