CINEMA

TOUT L’ARGENT DU MONDE de Ridley Scott : la folle histoire des Getty

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Avec « Tout l’argent du monde », Ridley Scott se penche sur l’histoire complètement folle qui a secoué l’ultra richissime famille Getty dans les années 1970. A la tête d’une fortune colossale, J. Paul Getty, vieux milliardaire avare et impitoyable, est forcément l’objet de nombreuses convoitises. Une nuit à Rome, en 1973, son petit fils Paul est kidnappé. Une rançon est demandée à sa mère Abigail (Michelle Williams). Déterminée à sauver son enfant, cette femme battante va malheureusement vite constater qu’elle ne pourra pas vraiment compter sur Getty pour l’aider.

A la place de l’argent, le milliardaire lui envoie un de ses hommes de mains, Fletcher Chase (Mark Wahlberg) pour tenter de récupérer son petit fils à moindre coût. Mais les truands qui le détiennent ne cèdent pas et au fil des jours la situation s’envenime.

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Ridley Scott se saisit ici d’une histoire rocambolesque à souhait et joue parfaitement sur différentes tableaux. « Tout l’argent du monde » dresse d’abord le portrait d’un J. Paul Getty haut en couleur, en permanence dans le rapport de force et la négociation, disposant de tout mais ne laissant jamais la moindre miette aux autres. Christopher Plummer est assez génial dans la peau de cet homme aussi charismatique qu’égoïste. Sa figure est l’occasion si besoin était de montrer que l’argent ne fait pas le bonheur comme le note le personnage de Getty au détour d’une scène. La richesse vous coupe du monde, empoisonne les enfants, mène à la méfiance, la défiance, la solitude. Le vieux loup regrette par ailleurs d’avoir toujours été déçu par les gens alors qu’il n’a jamais été déçu par « les choses ».

Les réactions ubuesques du milliardaire font parfois lorgner ce long-métrage vers la satire, vers une comédie cinglante mais il s’agit bien là avant tout d’un thriller. Cet aspect est mis en avant par la quête hargneuse et un poil désespérée du personnage d’Abigail tenu par Michelle Williams. On adore cette actrice qui se fond toujours complètement dans ses personnages mais on regrette qu’ici, notamment dans la première partie, sa performance soit un peu trop appliquée. L’impression de regarder un numéro d’actrice au travail. Fallait-il vraiment restituer complètement cet accent ? (la même question se pose pour le personnage campé par Romain Duris). L’artifice met un peu à distance. Heureusement, Williams a assez de fougue et de talent pour finir par prendre le dessus mais on regrette ce manque de naturel, ce côté un peu forcé. On la préfère délicate dans les films de Kelly Reichardt.

Ceci étant dit, le film fait complètement le job, dispose d’un véritable souffle et on ne s’ennuie pas une minute. La mise en scène est solide et les personnages tous très bien écrits, échappant aux caricatures qu’ils sont à l’origine. Face à la froideur de l’argent s’oppose la beauté des liens humains, parfois inattendus comme cette étrange lien qui se tisse petit à petit entre Paul et son ravisseur, Cinquanta. En résumé, un bon divertissement à l’américaine sans temps mort.

Film sorti au cinéma le 27 décembre 2017

Les crushs du film

Pas forcément de sexy ici, quoique… Mark Wahlberg est plutôt pas mal dans son costard. Andrew Buchan fait un sexy daddy (joli nez !). Le jeune Charlie Plummer a un charme vaguement viscontien. Et Romain Duris, bien qu’ici très cracra, reste Romain Duris…

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Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3