CINEMA
VICTOR & CELIA de Pierre Jolivet : coiffure et rêve d’indépendance
C’est une petite comédie française qui nous a attiré pour son sympathique duo en tête d’affiche : Alice Belaïdi et le bogosse Arthur Dupont.
Victor et Célia s’ouvre sur le personnage de Victor (Arthur Dupont), jeune trentenaire qui travaille comme coiffeur et décide avec son meilleur ami Ben (Adrien Jolivet) de créer son propre salon. Après de nombreuses galères et petits arrangements, les garçons, avec l’aide de leur comptable Max (Bénabar), s’apprêtent à voir leur rêve se concrétiser. Mais Ben a un accident, meurt et laisse Victor dépité avec un projet qui ,seul, ne tient plus la route.
Il décide de recontacter Célia (Alice Belaidi), une ancienne camarade de classe avec laquelle il était sorti il y a une dizaine d’années. Elle travaille dans une chaîne de coiffure et se satisfait de son quotidien réglé. Quand Victor lui propose de s’associer à lui et de prendre son indépendance, elle est très réticente, bien consciente que monter sa boîte aujourd’hui est un calvaire. Mais l’idée va faire son chemin et ils vont tous les deux s’embarquer dans cette aventure… et peut-être voir d’anciens sentiments ressurgir…
Pas mal de choses ne vont pas dans ce film : une réalisation passe-partout, des seconds rôles clichés et fatigants (Bénabar et Bérengère Krief ne font pas d’étincelles), une écriture maladroite voire parfois lourde (une succession de jeux de mots lourds qui finissent par devenir pénibles). C’est plus un film à regarder à la télévision qu’au cinéma mais il est assez fou de voir comme le duo Belaïdi / Dupont permet de tout rattraper. Ils sont excellents et débordent de charme.
Outre la relation entre les deux, ce qui séduit le plus dans ce long-métrage est sa façon de montrer le parcours du combattant que peut représenter le choix de monter sa propre petite entreprise dans un monde où les gros bouffent tout. Pour ceux qui se sentiraient avoir l’âme de jeune entrepreneur, les embuches ne manquent pas. De la paperasserie à tout va, les banques, les concurrents, les voisins : tout devient un problème et il en faut de la force, de la ténacité et de l’envie pour ne pas laisser son rêve d’indépendance se faire broyer.
Pierre Jolivet met indéniablement beaucoup de coeur et de générosité dans ce film qui s’attache à montrer le quotidien de personnages ordinaires et solaires. Et on en ressort léger et souriant même si on est bien conscient que l’ensemble est un peu mineur et désuet.
Film sorti le 24 avril 2019