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WILDHOOD de Bretten Hannam : de la violence à la tendresse

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Le réalisateur canadien Bretten Hannam nous invite à un road trip intimiste et riche en fêlures avec Wildhood, un petit film doux et subtil. 

Nouvelle-Écosse. Link (Phillip Lewitski) vit dans un parc à roulottes avec son petit-frère et un père très violent. A tout moment, le paternel peut vriller et les tabasser. L’un comme l’autre portent des marques au visage. Pauvres et sans repères, les deux garçons rêvent de s’enfuir et passent leurs journées à trainer ou à accumuler les mauvaises combines. 

Quand Link découvre que son père a menti sur la mort de sa mère, il a le déclic : il apprend que cette dernière serait encore en vie et décide de tout quitter pour tenter de la retrouver. Il embarque avec lui son frère. Le voyage s’annonce long et difficile : ils ont peu d’indices sur la localisation de la mère et entament un véritable jeu de piste. N’ayant pas d’argent, ils se déplacent comme ils peuvent et volent à droite à gauche. Sur la route, par hasard, Link et son frère croisent le chemin de Pasmay (Joshua Odjick), un danseur Mi’kmaq. 

Les différences culturelles et identitaires entre Link et Pasmay vont les amener à se chamailler dans un premier temps. Mais ils ont en commun leur côté rebelle malgré eux et de fortes carences affectives liées à un passé familial très chargé. Grâce à Pasmay, Link va pouvoir traverser les routes à la recherche de sa mère… et peut-être aussi trouver l’amour. 

wildhood film
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C’est un film qui repose sur le charme de ses interprètes et le sens de l’évasion que procurent toujours les road movies. Wildhood y ajoute des questionnements identitaires, la spécificité des autochtones d’Amérique du Nord et le thème de la « bispiritualité » (qu’on aurait aimé voir un peu plus développé). 

Familles éclatées, garçons rebelles en quête de sens et de lien, violence qu’on troquerait bien pour un peu de tendresse… Avec un style délicat et lo-fi, ce long-métrage au plus près de ses personnages et de leur fragilité nous entraine pour un itinéraire de l’ombre à la lumière, de la destruction et du chaos à l’apaisement et le réconfort. Liens fraternels, recherche désespérée de l’amour maternel, sentiments amoureux qui s’esquissent (et se concrétisent lors d’une belle et longue scène d’amour bucolique la nuit) : des éléments universels joliment traités ici. 

Film produit en 2022 et disponible en DVD et VOD aux éditions Outplay 

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3