FICTIONS LGBT

YOUNG ROYALS, saison 1 : série ado paresseuse sur un prince gay

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Nouvelle série adolescente Netflix, Young Royals suscite la curiosité de par l’homosexualité de son jeune personnage principal, un prince fictif. Hélas, passé le cadre royal un peu original, cette fiction (qui est tout de même visiblement parvenue à séduire les ados) manque cruellement d’originalité et de saveur. 

Après une sortie non autorisée qui a mal tournée et fait scandale, le jeune prince de Suède, Wilhelm (Edvin Ryding), est envoyé par ses parents dans l’internat d’Hillerska. Les élèves de l’établissement sont principalement des héritiers de grandes familles même si certains élèves boursiers / méritants peuvent aussi accéder aux cours sans toutefois pouvoir être pensionnaires (on les appelle les « non-rés »). 

Instantanément, Wilhelm attire tous les regards sur lui en raison de son statut. Les garçons populaires (et un peu têtes à claque) veulent de suite l’intégrer, certaines filles rêvent de lui mettre le grappin dessus. Mais dès son arrivée, Wilhelm remarque surtout Simon (Omar Rudberg), un « non-rés ». Les deux garçons vont développer une forte amitié qui va rapidement se transformer en premier amour. Ayant grandi sous le signe de la tradition, le prince va malheureusement avoir du mal à assumer son homosexualité qu’il avait jusqu’alors pris le soin de refouler… 

young royals

De très bons retours sur la série circulent sur Internet. J’avais notamment pu lire que Young Royals proposait une très belle histoire d’amour. Amateur de séries pour ado, je m’attendais donc à passer un très bon moment. Grosse déception ! En soit, le show est assez inoffensif et sans prétention : ça se regarde et les ados (ou plutôt pré-ados je dirais car l’ensemble est quand même très nian-nian) apprécieront le fait que les personnages et leurs interprètes aient une apparence « ordinaire » avec du charme et des imperfections (un peu à la façon de Freaks and geeks sortie en 1999). Avec le fait que l’intrigue suive un ado issu d’une famille royale, voilà tout ce que Young Royals propose d’un peu différent par rapport à ce que l’on peut voir en ce moment. Elle est peut-être aussi plus « tristounette » / intimiste.

Comme d’habitude, ceci est un avis personnel et subjectif mais personnellement je n’ai vraiment pas trouvé ça fameux. Pire : je me suis franchement ennuyé. Ça manque de rythme, d’enjeux, de souffle (la love story est mièvre et très téléphonée), les personnages sont stéréotypés et manquent de relief, c’est terriblement consensuel. L’ensemble souffre de la comparaison avec toutes les productions récentes du genre : c’est beaucoup moins efficace, fun et sexy qu’Elite, vraiment moins cool que Sex Education, très loin de la modernité d’Euphoria ou du caractère subversif de Baby. Young Royals se rapproche peut-être un peu plus de la saison 1 de Love, Victor (pour le côté homosexualité en mode coming out et avec un traitement très lisse). Mais là où Love,Victor ,malgré son côté guimauve, parvenait à être accrocheuse grâce à des personnages attachants, ici on reste de marbre. 

Il n’y a absolument rien de nouveau sous le soleil : cette fiction paresseuse se contente de recycler absolument tous les codes du genre de la série pour ado et des dizaines de films ayant parlé de coming out à cet âge-là avant elle. On est sur du méga déjà-vu.

La mise en scène ne rattrape hélas pas le coup, loin de là : c’est filmé très platement et les décors et costumes ne font pas franchement rêver (le stylisme de la reine de Suède peut notamment faire lever les yeux au ciel : on n’y croit pas une seconde !). 

Le manque de charisme absolu de l’acteur principal finit par nous achever. Il a deux expressions différentes pendant toute la saison. Face à lui, l’interprète du jeune Simon n’en finit plus de minauder.

young royals

Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu autant de mal à finir une série. Je concède que la deuxième partie de saison est un peu mieux rythmée avec un peu plus d’enjeux dramatiques mais le traitement est si vieillot, si paresseux, si mou ! Quelques personnages secondaires ne sont pourtant pas inintéressants (la soeur de Simon notamment, le bad boy populaire qui cache ses problèmes d’argent et d’addiction un peu aussi…). 

A moins d’avoir 12 ans ou d’être un fan hardcore de teen dramas à l’eau de rose, vous pouvez je pense passer votre chemin. S’il y a une saison 2 ce sera sans moi. 

Edit : après avoir partagé ce billet sur Facebook, beaucoup de personnes qui ne sont pas des ados de 12 ans ont crié leur amour à la série… Visiblement donc, ça peut plaire aussi à un public plus adulte qui apprécie de ce que je lis le côté nostalgique / récit intimiste / série « low key » et authentique. Bref vous pouvez aussi vous faire votre avis 😉

Série mise en ligne sur Netflix en 2021

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3