rien que le meilleur film de daniel nolasco
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RIEN QUE LE MEILLEUR (Apenas Coisas Boas) : Daniel Nolasco retient le meilleur d’une romance gay 

Critique du film RIEN QUE LE MEILLEUR (Apenas Coisas Boas) de Daniel Nolasco. Une romance gay qui prend un tournant inattendu.

rien que le meilleur film gay

Romance gay idyllique menacée

Après le très réussi Vent chaud, Daniel Nolasco revient avec une nouvelle proposition de cinéma, originale et complètement gay. Il confirme son statut de cinéaste aussi unique que précieux.

Nous suivons ici Antônio (magnifique Lucas Drummond qu’on dirait tout droit sorti d’un film vintage gay), vivant seul dans une ferme dans un coin rural isolé du Brésil. Un jour, alors qu’il se balade à cheval, il tombe sur un homme à terre et blessé : Marcelo (Liev Carlos à la beauté angélique). Ce dernier a eu un accident de moto. Antônio le recueille dans sa ferme, le soigne et rapidement les deux hommes se rapprochent, vivant un véritable coup de foudre comme il n’en arrive souvent qu’une fois dans une vie.

Alors que Marcelo semble parti pour rester dans la ferme, une menace se fait grandissante : le père homophobe d’Antônio veut l’inciter à vendre son ranch et le menace avec l’un de ses hommes de main…

lucas drummond dans le film rien que pour le meilleur de daniel nolasco

Daniel Nolasco : une filmographie cohérente et libre

Mine de rien, Daniel Nolasco tisse une filmographie à la fois cohérente et inclassable. Ses trois longs-métrages sont tous très différents (le documentaire fantasmatique Mr Leather, le thriller romantico-érotique Vent chaud et maintenant cet étonnant Rien que pour le meilleur). Ce qu’ils ont en commun : un constant et puissant geste de cinéma et une volonté de faire du cinéma gay complètement décomplexé. Et qu’est-ce que ça fait plaisir et qu’est-ce que c’est beau à voir !

Une esthétique marquante et une première partie lumineuse

Plus théorique (et donc potentiellement plus clivant) que Vent Chaud, ce nouveau long-métrage nous en met directement plein les yeux avec sa photographie sublime, son travail ravissant sur l’image, sa mise en scène inspirée, référencée, iconique et son cast hyper sexy et viril. La première partie du film, romance d’une rare pureté à la ferme, est un régal de chaque seconde. On est complètement emporté par cet amour idyllique. Mais n’oublions pas que dès le départ la menace rode et qu’il y a du sang…

rien que le meilleur avec l'acteur Fernando Libonati

Un virage narratif radical

De façon très surprenante, le projet bifurque dans une deuxième partie radicalement différente. Rupture totale de ton, de décor, d’atmosphère alors qu’on avance de trente ans dans l’intrigue, dans une forme d’autre dimension. On se laisse perdre dans cette « autre vie » d’Antônio et Marcelo où les intérieurs embourgeoisés succèdent au charme bucolique de la nature et où le cynisme et l’usure du temps prennent diaboliquement le pas sur la splendeur d’un amour total et naissant.

rien que le meilleur aka apenas coisas boas

Un film audacieux entre lucidité et romantisme

Passé le choc de la direction conceptuelle de l’ensemble, on s’accroche au titre du métrage (qui donne finalement la clé de l’intrigue, expliquée à la toute fin). Daniel Nolasco ne tranche pas entre lucidité tranchante (sur le constat terrible du temps qui passe et qui casse) et romantisme beau et douloureux comme un mirage. Avec Rien que pour le meilleur, le réalisateur prend des risques, à l’instar de sa façon si unique et libératrice de filmer l’amour gay dans sa totalité, à la fois en le sublimant et en en montrant l’érotisme, la crudité, et les coups du sort.

Film produit en 2025 et présenté au Festival Chéries Chéris 2025

Bande-annonce

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