FICTIONS LGBT
A L’HORIZON (The Mattachine Family) de Andy Vallentine : désir de paternité
Premier long-métrage du réalisateur Andy Vallentine, A l’horizon (The Mattachine Family en VO) raconte le cheminement d’un trentenaire gay et de son rapport à la paternité. Un petit film attachant.
Thomas ( toujours aussi beau Nico Tortorella ), trentenaire photographe, a passé sa vie à photographier ses proches. Il apporte une importance capitale à l’amour, à la famille et à ses amis. Ses parents ne sont plus là et il se dédie à ses meilleurs amis ( son ancien voisin et meilleur ami gay Jamie et sa meilleure amie lesbienne Leah ) et aussi et surtout à son mari, le bel Oscar (Juan Pablo Di Pace). Quand il était petit, Oscar a été envoyé en foyer d’accueil après avoir été abandonné et il a tourné dans une série ayant cette thématique qui a fait de lui un enfant star. En grandissant, il a été outé par la presse à scandale et a mal vécu ce moment qui lui a valu de ne plus avoir beaucoup de propositions de rôles. Mais tout cela est derrière lui maintenant qu’il est heureux avec Thomas et qu’il s’apprête potentiellement à intégrer le casting d’une nouvelle série.
S’ils sont très amoureux, Thomas et Oscar traversent toutefois une période difficile : ils ont accueilli chez eux pendant un an un enfant qui avait été abandonné. Mais alors qu’ils s’étaient fortement attachés à lui, la mère de l’enfant est venue le reprendre. Oscar tournant pour sa potentielle nouvelle série, il a laissé Thomas traverser ce moment très compliqué. Heureusement celui-ci a pu compter sur le soutien de ses amis de toujours. Mais l’expérience de paternité a marqué le photographe qui s’interroge de plus en plus sur ce qu’il veut dans sa vie. Petit à petit, il comprend qu’il a vraiment envie d’être père et se demande comment en tant qu’homme gay il pourra y parvenir. Alors qu’il explore toutes les possibilités, Oscar s’inquiète car pour sa part il ne ressent plus l’envie de s’occuper d’un enfant et aimerait se consacrer à sa carrière qui après une traversée du désert redécolle tout juste …
A l’horizon est à l’évidence un film basé sur une expérience personnelle, qui sent le vécu. La question de la paternité, très souvent abordée dans le cinéma mais pas tant que ça dans « le cinéma gay » est ici traitée en profondeur. Le film montre comme il peut être difficile d’être une famille d’accueil et de devoir dire au revoir à un enfant auquel on s’est attaché. Il montre aussi les nombreuses interrogations d’un homme bien dans sa vie et qui ressent un profond besoin d’être père. Ce qui peut constituer un chemin de croix quand on est un homme gay.
Thomas a l’avantage d’évoluer dans un milieu (très) favorisé, d’avoir un dossier béton. Mais voilà que son compagnon ne s’avère pas franchement sur la même longueur d’ondes. S’articulant autour de questions universelles, ce long-métrage attachant et de facture classique, questionne aussi le rapport à l’identité gay (embrasser ou non la contre-culture gay, vouloir ou non être « hétéronormé ») et célèbre l’importance de l’amitié. L’ensemble est modeste et repose sur le charme de ses interprètes, Nico Tortorella en tête qui nous inonde ici de toute sa mignonnerie.
Film produit en 2023 et disponible sur la plateforme de Films LGBT Queerscreen / 1 mois offert avec le code « popandfilms » pour les nouveaux abonnés