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LE SON DES SOUVENIRS (The History of Sound) : nouveau film gay déchirant pour Paul Mescal

Critique du film gay LE SON DES SOUVENIRS (The History Sound) de Oliver Hermanus avec Paul Mescal et Josh O’ Connor.

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Une rencontre musicale et amoureuse

Lionel (Paul Mescal), chanteur synesthésique (entendant les sons sous forme de couleurs et d’émotions), et David (Josh O’Connor), compositeur à l’oreille absolue, se rencontrent un soir dans un bar. Lionel est irrésistiblement attiré par une chanson que joue David au piano, qui lui rappelle une vieille chanson de là où il a grandi. Nourris par une passion commune pour les chansons folk, les deux hommes se plaisent tout de suite. Nous sommes dans l’Amérique des années 1910 et la première Guerre Mondiale pointe le bout de son nez alors que ces deux êtres sensibles se rapprochent. Lionel échappe à l’appel mais David doit aller au front.

Un voyage à travers le Maine entre sons, chansons et sentiments

Ils se retrouveront des années plus tard, entreprenant un voyage inoubliable à travers les forêts et villages du Maine, allant collectionner sons et chansons grâce à un imposant matériel que David a emporté avec lui. A travers les moments magiques qu’ils partagent, les deux hommes savourent chaque minute passée ensemble. Ils s’aiment discrètement, sans poser de mots dessus. Quand le voyage s’achève, ils promettent de se revoir. Mais le temps passe et les lettres de Lionel restent sans retour. Il tente tant bien que mal d’avancer dans la vie mais le souvenir de David le rattrape constamment…

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Oliver Hermanus et un duo d’acteurs irrésistible

Après les déjà réussis Beauty et Moffie, le réalisateur Oliver Hermanus change à nouveau de registre avec ce long-métrage qui réunit le plus beau duo d’acteurs dont on pouvait rêver : les magnifiques Paul Mescal et Josh O’ Connor. Deux des meilleurs jeunes acteurs en exercice qui transcendent absolument chaque scène par leur magnétisme et leur sensibilité.

Une romance folk au rythme lancinant et au spleen profond

Soyez prévenus : c’est une oeuvre singulière, au spleen profond et au rythme lancinant. On est vraiment dans la matérialisation d’une chanson folk, avec un aspect brut, dépouillé, faussement calme, avec des émotions qui nous attrapent ponctuellement par surprise. La mise en scène d’Oliver Hermanus, beaucoup plus chaste que précédemment, s’accorde complètement à ses personnages aux émotions tues, intériorisées. C’est à la fois taiseux et très poétique. Et ici les émotions peuvent vous emporter à retardement (le film laisse par ailleurs un je ne sais quoi qui vous hante, qui vous entête et vous touche après coup).

le son des souvenirs avec josh o connor et paul mescal

Une traversée de l’Amérique profonde marquée par la guerre

C’est très dense : on parcourt l’Amérique profonde avec les gens et les voix, on navigue dans les forêts et les décors qui portent les fantômes de la guerre et où on croit sentir le lourd parfum de la mélancolie. Et on vibre à chaque instant partagé par les deux personnages principaux, qui parlent avec leurs regards, qui vivent ces moments dont on sait qu’ils resteront inoubliables par leur beauté et leur pureté.

Paul Mescal, cœur mélancolique du film

Si Paul Mescal et Josh O’Connor sont aussi bons qu’on pouvait l’espérer, il faut avouer que l’interprétation du premier est ce que l’on retient le plus. On est ici dans un pur « Paul Mescal movie », archi mélancolique, ultra sensible, déchirant. Une fois encore, l’acteur est époustouflant par la puissance de son jeu. Son interprétation, ses yeux puissants qui semblent porter toute la tristesse du monde nous retournent. Tout le métrage est comme hanté, avec le personnage de Lionel avançant en ayant autour de lui, invisibles, les fantômes de la guerre, des êtres chers que le temps emporte et un amour inachevé.

paul mescal dans le son des souvenirs

Une méditation pudique sur l’amour, la perte et le temps

Extrêmement délicat et pudique, Le son des souvenirs rappelle aussi la brutalité de la vie avec des histoires et des liens qui s’achèvent sans crier gare, de façon souvent dévastatrice. On en ressort ému et sonné.

Film produit en 2025 et présenté au Festival Chéries Chéris 2025

Bande-annonce

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