MACHO DANCER de Lino Brocka : charmer et survivre à Manille
Critique du film MACHO DANCER de Lino Brocka. Une plongée dans les bas fonds de Manille avec une bonne dose d’homoérotisme.
La survie et la jeunesse
Film philippin méconnu des années 1980, Macho Dancer nous plonge dans les rues de Manille où de jeunes hommes ont compris que leur charme et leur jeunesse pouvaient les aider à survivre dans un climat de misère sociale.
Le film s’ouvre sur Pol qui loue ses charmes régulièrement à un homme américain plus âgé. Mais ce régulier va partir de Manille. Il lui recommande un ami mais le business risque de devenir difficile. Dans le même temps, Pol fait la rencontre d’un garçon de son âge, Noel, qui l’introduit au monde des « macho dancers », des garçons se produisant dans des clubs et exécutant des danses lascives homoérotiques. Pol va y trouver de nouvelles ressources et une bande d’amis.
Si l’argent rentre un peu, la misère sociale perdure. Emménageant chez Noel, Pol découvre que ce dernier est obsédé par l’idée de retrouver sa soeur portée disparue. Ils vont mener leur enquête et vont petit à petit se frotter sans le vouloir à des gens dangereux…
Un film daté mais attachant, avec un charme kitsch irrésistible
C’est un film qui a pris un petit coup de vieux et qui peut parfois paraître un peu cheap par certains effets (comme les scènes de baston avec des bruits de coups de poings factices ou un montage parfois très abrupt). Mais c’est aussi et surtout un film profondément sympathique qui surprend souvent par la beauté spontanée de certains plans. Tout en tissant le portrait de jeunes gigolos attachants, Macho Dancer vaut surtout pour ses nombreux numéros de danse d’un kitsch irrésistible et à la beauté envoûtante. On se laisse aussi attraper par la relation d’amitié (un peu en mode amour platonique) entre Pol et Noel.
Film produit en 1988 et présenté au Festival Chéries Chéris 2025. Version restaurée à venir aux éditions Carlotta Films