FICTIONS LGBT

SOMBRES SECRETS de Steven Vasquez : chantages

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Suite du film Troubles Secrets (Sideline Secrets en VO), Sombres secrets nous plonge dans l’enquête d’un jeune policier contraint de regarder des vidéos insoutenables pour tenter de résoudre un énigmatique cas de disparition. Du cinéma z méga fauché.

Peter (Rick Bolander) doit retrouver la trace d’un garçon disparu. Ce dernier, comme bien d’autres avant lui, avait été victime d’un terrible duo formé par un psychiatre et un détective pervers. Les hommes attrapaient dans leurs filets de jeunes homosexuels et menaçaient de révéler leurs secrets pour obtenir d’eux des faveurs. Ils filmaient notamment leurs victimes le temps d’entretiens glauques poussant à l’exhibition. Pour faire avancer son enquête, Peter doit visionner tous les enregistrements. Il passe ainsi son temps devant son écran, submergé par ces vidéos sordides. Cela le coupe de plus en plus de son quotidien : il refuse l’affection d’un gentil garçon qui lui court après et ne voit pas autant qu’il le voudrait son beau colocataire hétéro, Todd (Todd Williams), dont il est amoureux en secret.

Les jours passants, Peter pense se rapprocher du dénouement de son affaire. Mais il ne ressortira pas indemne de tous ses visionnages…

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Sur le fond, le film a quelques angles intéressants, notamment dans sa dernière partie jusqu’au boutiste et perverse qui a le mérite de rebattre les cartes à la plus grande surprise du spectateur. Malheureusement, Sombres secrets souffre de lourds défauts qui rendent sa vision assez laborieuse. Aucun doute sur le fait que ce long-métrage a été tourné avec très peu d’argent : on a l’impression d’être devant un film d’étudiant sans le sou. Les comédiens jouent mal, l’écriture est approximative, tout fait très cheap et la mise en scène et la photographie témoignent d’une véritable laideur.

On lève souvent les yeux au ciel tant les incohérences se multiplient (et on ne parle même pas du personnage principal de jeune flic qui ressemble à un ado de 15 ans). Plutôt que de chercher à soigner son intrigue ou étudier ses plans, Steven Vasquez semble obsédé par la plastique de ses jeunes interprètes. Il ne rate aucune occasion de les lancer dans des scènes dénudées voire explicites. Un certain malaise nous envahit alors qu’on a la curieuse impression que le réalisateur trouve quelque chose de jouissif dans la façon de reconstituer des vidéos de chantage perverses. On espérait une petite pépite du cinéma bis, on se retrouve avec du cinéma z extrêmement bancal dont l’insolente amoralité ne rattrape pas les énormes faiblesses.

Film produit en 2008. Disponible en DVD

Blog rédigé en solo par Gaspard Granaud. Avec la précieuse aide de Pierre pour la période avril-mai 2022, merci <3