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Yan Wagner excelle en français avec « Couleur Chaos »
Cela va faire 10 ans que popandfilms suit avec passion Yan Wagner, indéniablement l’un des plus beaux trésors de la pop indépendante française (déjà adoubé par des grands, Etienne Daho compris). Depuis son premier album Forty Eight Hours, il impose un univers musical aussi entêtant, magnétique qu’exigeant et il ne déçoit jamais (son deuxième disque, This never happened, était lui aussi une belle réussite).
En 2021, Yan Wagner a créé la surprise avec son troisième opus Couleur Chaos qui comme son titre le laisse deviner laisse plus de place aux morceaux chantés en français. La langue française prend ici le dessus, l’occasion pour l’artiste de se réinventer en quelque sorte. Musicalement, s’il garde son savoir-faire electro-pop et son goût fiévreux pour des sonorités vintage, le chanteur à l’irrésistible voix grave est ici plus pop que jamais et succombe aux sirènes des mélodies synthétiques.
Le disque porte bien son nom car à son écoute ce que l’on retient le plus c’est l’aspect coloré et scintillant de l’ensemble. L’ensemble est plein de souffle, porté par un vent de fraicheur et de légèreté. Les très efficaces morceaux Brexit et Fais comme si avaient joliment teasé le projet, imparables, reposant sur une écriture ludique et une production soignée. Couleur Chaos est un nouveau sans faute pour Yan Wagner qui donne ici naissance à quelques-unes de ses plus belles chansons, le génialissime Parfum en tête. Outre son clip trop cool et qui assume le kitsch à fond en mode Jacky Show, le titre est un hit total, euphorisant, addictif et d’une maîtrise pop qui met facilement toute la concurrence KO.
Joueur, séducteur, crooner, Yan Wagner semble ici en pleine possession de ses moyens, dans la maîtrise, et nous fait danser en nous plongeant dans une bulle à la fois nostalgique et hors du temps ( la piste qui donne son titre à l’album ,Couleur Chaos, en est un bel exemple). Il reste également toujours aussi à l’aise dans les entre-deux parvenant à être à la fois sinueux et catchy (Demande à la poussière, Plein Phare) et dans l’art de tisser de belles ballades (Take it all).
Enfin, on ne résiste pas à l’envie de citer le morceau qu’on désignera comme « le morceau ultime » du disque : Des cieux plus cléments. Que dire à part qu’on est là face à la perfection ? La voix, le mélange français-anglais, les touches scintillantes, le mélange de pop dansante avec refrain qui se fredonne comme une évidence et une sensibilité et mélancolie en arrière-plan tout en subtilité. C’est beau. Amoureux de Yan Wagner un jour, amoureux toujours.