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PILLION, film étonnant avec un Alexander Skarsgård gay inoubliable 

Critique du film Pillion de Harry Lighton – une éducation sentimentale avec un Alexander Skarsgård gay à tomber

Pour son premier long-métrage, le réalisateur Harry Lighton frappe fort avec Pillion. Le pitch est indéniablement très séduisant pour n’importe quel gay puisqu’il annonce la rencontre d’un jeune homme timide qui va vivre sa première grande histoire avec un homme, chef de gang de motards et dominateur, qui va l’initier à la soumission. Et c’est Alexander Skarsgård qui joue le domi !

Un duo singulier : Colin et Ray

Le garçon timide, c’est Colin (Harry Melling). Il est un peu plus que timide en réalité. Il a l’air complètement dans son monde, un peu autiste, perdu, pas très à l’aise socialement. Il fait vieux garçon avant l’heure et joue dans un groupe de musique un peu folklorique avec un petit costume. Il vit encore chez ses parents, n’a pas beaucoup d’amis et une vie sociale limitée… et on devine qu’il n’a que peu voire pas du tout d’expérience avec les hommes. Qu’elle n’est pas sa surprise quand il sent une ouverture avec Ray (Alexander Skarsgård), un homme magnifique et ultra charismatique. Mais Ray n’est pas comme les autres. C’est un dominateur ultra macho qui cherche uniquement un soumis. Pour lui le mental est plus important que la beauté physique. Et il entrevoit chez Colin un potentiel de docilité.

Un rôle iconique pour Alexander Skarsgård

Quel rôle iconique pour Alexander Skarsgård qui n’a jamais été aussi beau à l’écran. Lui et le réalisateur y vont à fond et le magnifique acteur blond ressemble à la matérialisation ultime d’un Prince déviant qu’aurait pu imaginer Tom of Finland. A chaque plan, sa beauté et son autorité irradient l’écran. Impossible de ne pas brûler de désir ou d’être troublé par lui. Et les dialogues s’amusent plusieurs fois à faire des clins d’oeil à cette beauté irréelle qui contraste fortement avec l’apparence banale et peu affirmée de Colin.

Une éducation sentimentale avant tout

Le film surprend, il n’est pas ce que l’on aurait pu imaginer – une passion gay destructrice et kinky sur fond de domination / soumission. Pillion est avant tout l’histoire d’une éducation sentimentale. Colin, inexpérimenté, va découvrir l’amour de façon singulière en même temps que son attirance pour les pratiques BDSM assez cérébrales. Ray va être son premier, son initiateur, l’amener à comprendre à travers leur relation ce qu’il aime, ce qu’il n’aime pas, jusqu’où il est prêt à aller.

Un couple improbable et attachant

L’ensemble séduit pour son improbable couple, pour sa plongée sans jugement de l’intimité d’un couple naissant où le rapport dominant/dominé est central. Ray est un total macho, un homme strict, exigeant, insondable. Pour lui être un dominateur n’est pas juste une bulle de fun de temps en temps. Il vit en dominateur et ne quitte jamais son rôle. Il passe son temps libre avec un petit groupe d’amis motards où d’autres dominants ont leur soumis attitré.

Le spectateur adopte le regard de Colin et plonge avec lui dans sa passion fulgurante pour Ray, homme dont il ne sait au final pas grand chose. On sait qu’il a de l’argent, qu’il n’aime pas trop parler et qu’il aime qu’on lui obéisse dans l’intimité mais sinon il reste très taiseux et secret.

BDSM et intimité : un regard respectueux

Les relations dominant-dominé et le BDSM peuvent avoir cet aspect magique qui fait que quand on les vit la réalité s’altère, comme la sensation d’être introduit dans un autre monde, à la fois très codé et cathartique, libérateur. Ca se sent que le réalisateur connait bien le sujet et il le traite avec respect et tendresse. On ne tombe pas dans le glauque, il y a de nombreuses respirations mignonnes et drôles, jouant du décalage entre ses deux personnages principaux, leurs univers si opposés, avec quelques scènes de comique de situation vraiment réussies.

Un amour possible ?

Mais Ray est-il vraiment un homme dont on peut tomber amoureux ? Est-il capable d’aimer ? Colin peut-il espérer devenir son amoureux en plus d’être son soumis ? C’est le petit suspense du métrage qui se révélera au final davantage être le portrait de l’avènement d’un soumis (la dernière partie, qui peut évoquer le film culte de Clouzot, La prisonnière, montre les failles et limites du subjuguant Ray).

Un film singulier et marquant

Très joliment réalisé, hyper attachant et profondément singulier, Pillion est un petit bijou indépendant qui fera date dans la filmographie d’Alexander Skarsgård et qui ne manquera pas de toucher un public curieux de découvrir des relations hors du cadre.

Film présenté dans la Section Un certain Regard du Festival de Cannes 2025
Pas encore de date de sortie française, passage potentiel dans la plupart des festivals de Films LGBT

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